B&C Brief #10 - Mar 11

Edito

Les récentes critiques adressées au WWF par le Canard Enchaîné – sur lesquelles nous avions réagi sur notre blog –, tout comme les prises de positions de Michael Porter sur la « valeur partagée » lors de l’ouverture du Sommet de Davos, montrent à quel point les sujets de l’in- novation sociale et des relations ONG-entreprises sortent à présent des petits cercles de spécialistes pour aller vers les décideurs économiques du mon- de entier, et plus largement vers le grand public. Les attentes vis-à-vis de ces acteurs n’en sont que plus importantes.

Vers une responsabilité partagée ?

Du côté des associations, davantage de transpa- rence et de cohérence sont demandées. Un besoin illustré par la publication par la Cour des Comptes d’un bilan de l’utilisation des dons pour le tsunami de 2004 qui montre que tout n’a pas été aussi simple que ce qui avait été promis : l’argent reçu a certes, servi en majorité directement aux victimes du tsu- nami, ou indirectement en finançant partiellement les frais de fonctionnement d’associations, mais a aussi financé d’autres projets locaux. Les déboires, ces dernières semaines, d’Aide et Action et plus ré- cemment, la mise en cause de la gestion de Aides mettent en lumière le caractère « imparfait » de toute organisation. Pour progresser, les thématiques sur lesquelles nous travaillons ont besoin de débats, d’idées, de contra- diction, de porte-paroles. Il ne s’agit évidemment pas ici de critiquer, mais d’observer et de constater que chacun a sa part de chemin à faire vers la mise en cohérence de ses missions et de ses valeurs. Les rédacteurs de l’ISO 26000 ne s’y sont d’ailleurs pas trompé, qui ont intégré l’idée de la RSO ou « Res- ponsabilité sociétale des organisations » et non plus seulement « des entreprises ». Un levier pour avancer sur des bases communes d’«accountability » comme disent les Anglo-Saxons ?